« La musique est peut-être l’une des nécessités les plus inexpliquées de la société. Comme nous tous, qui développons nos capacités et talents respectifs, certaines personnes sont, dans cette vie, faites pour faire de la musique. Aider les musiciens à atteindre leur plus haut niveau d’expression et à vivre de leur métier, c’est participer à la préservation de notre propre patrimoine culturel. »
Le principe de la fondation, ou de l'association caritative, n’est pas nouveau. Le fait qu’un certain investissement financier soit nécessaire pour étudier et avoir une chance de réussir en art, n’est pas nouveau non plus.
Ce problème financier, sujet pourtant éloigné de l’idéal artistique, infirme trop souvent le développement optimal de jeunes musiciens en attente d’une chance.
Les temps sont révolus, où il suffisait d’être talentueux pour être reconnu et aidé. Aujourd’hui, talent, qualités, travail ne suffisent plus : sans possibilités financières exceptionnelles, les chances de faire évoluer ces qualités, de pouvoir faire ses preuves devant un public, sont quasiment réduites à néant.
De nombreuses fondations prestigieuses existent, prenant en charge des artistes. Mais leur prestige suppose justement d’être inclus déjà dans un certain sérail relationnel pour y accéder. La dictature médiatique fait le reste.
Nous sont proposés des « produits » formatés, qui amènent le grand public à consommer sans discernement une musique d’où sont exclus individualité, différence et parfois même talent ou capacités réelles, afin de garantir le profit à grande échelle.
Ainsi restent sur le bord de la route de beaux artistes en devenir, au futur tronqué pour des raisons d’argent et d’individualité inadaptée à la médiamétrie.
Le but de l'association Esperus Art Fund est de se concentrer exactement sur quelques-uns de ces jeunes inconnus. Axée principalement sur la musique, l’Esperus Art Fund veut être un soutien pour les « premières dépenses » nécessaires à un jeune artiste pour se faire connaître, et aider à la promotion de ceux « prêts » à être lancés. La mise en œuvre de ce projet, qui se veut leur faciliter un peu le quotidien en participant aux frais d’études, de logement, d’administration et de promotion dont premiers enregistrements, est d’une importance extrême pour un futur meilleur.
Parce que le coût de la vie augmente toujours plus mais que gagner sa vie devient de plus en plus délicat. Parce que le monde, qui ne pourrait pourtant pas exister sans art, malmène souvent les jeunes artistes en devenir. Parce que l’on oublie souvent que le concept de l’artiste pauvre, torturé et génial a évolué, comme tout, et qu’aujourd’hui cette condition n’est plus que synonyme d’oubli.
L’Esperus Art Fund se démarque également car sa démarche prend en considération les aspects sociaux et culturels des artistes avec une attention particulière portée à leur histoire, leur milieu, leur personnalité, leur parcours dans la vie en tant qu’individus, afin de leur donner de meilleures chances et de meilleures opportunités, grâce à une écoute et un soutien plus personnalisé.
Un certain esprit d’utopie, outre une notion d’aventure indéniable, ont été des motivations déterminantes dans le choix de cette création. Fondée en 2016 par Louise Chisson et Tamara Atschba, soutenue par l'association ABC Musique, L'Esperus Art Fund a voulu prendre vie, afin que des jeunes au grand potentiel aient une chance de faire leurs preuves et de nous dire les belles choses qu’ils ont, chacun différemment, à raconter à travers leur talent.
Louise Chisson et Tamara Atschba collaborent depuis 2008 pour perpétuer la longue tradition du duo violon-piano, mais aussi inciter le public à redécouvrir un répertoire plus rare. Elles se distinguent par leur interprétation des œuvres de Beethoven, Brahms, Schumann, Debussy, mais aussi de Lutoslawski, Szymanowski, Chostakovitch, Poulenc, Janacek, ... Elles participent à de nombreux festivals en France, Autriche, Belgique, Italie, Allemagne, aux États-Unis, au Mexique, ...
Leur premier disque (2013), enregistré pour le label autrichien Gramola, est dédié à Janacek, Prokofiev et Poulenc. Cet album, très apprécié par la critique, reçoit 4 Diapasons et figure parmi les dix meilleurs albums classiques de l’année 2013 sur Artistxite.com. Un deuxième enregistrement, « 2014 », avec des œuvres de Louis Vierne et de Charles Koechlin, se verra décerner **** par le BBC Music Magazine.
En 2015, le duo crée au 27ème Festival l’Eté Musical en Bergerac le Scriabin Project, spectacle son et lumière au succès retentissant. Ce projet s’est également déroulé à Vienne en juin 2023.
En dehors de la scène, Louise Chisson et Tamara Atschba coopèrent aussi dans l’enseignement et le soutien aux jeunes talents : 2016 voit la fondation de l’Esperus Art Fund et de l’Académie de Musique Esperus, en partenariat avec le festival L’été Musical en Bergerac, qui les amène à collaborer avec des musiciens de renom comme le violoncelliste Gary Hoffman et les pianistes Jean-Bernard Pommier, Nelson Freire, Dimitri Naïditch, le violoniste Gilles Apap, ..
En 2019 et 2020, elles invitent l’actrice autrichienne Katharina Stemberger pour une série de concerts-lecture autour de Brahms, Robert et Clara Schumann. Ce spectacle sera l’ouverture de leur nouveau
cycle de concerts viennois, «Esperus Concerts - Musik durch die Jahreszeiten», à la salle Ehrbar, où elles se produisent également avec la violoncelliste Ophélie Gaillard.
Elles signent un contrat avec le label Hänssler Classic en 2020 et enregistrent leur troisième album, 20th Century Feminine, sorti au printemps 2021. Le disque connaît un grand succès et reçoit de nombreuses récompenses telles que le Diapason d’Or en janvier 2022, l’étoile du mois du magazine Fono Forum en juin 2021, une nomination à la «long list» des Grammy Awards 2022, la «bests’ list» du Preis der deutsche Schallplattenkritik 2021, ainsi qu’aux OPUS KLASSIK 2022.
“Performances brillantes, inspirées, une conception séduisante. Une pianiste d’une extraordinaire sensibilité” - BBC Music Magasine
La pianiste géorgienne Tamara Atschba est décrite comme une « pianiste incroyablement inspirée ».
Sa forte personnalité musicale, son touché unique et la grande qualité de son jeu, furent appréciés par de grands musiciens tels que Zubin Metha, Vladimir Ashkenazy (« Un jeu exquis »), Martha Argerich, Wolfgang Marschner, Ivry Gitlis, Yehudi Menuhin et Claudio Abbado. Elle est pendant de nombreuses années pianiste attitrée de la grande violoniste Dora Schwarzberg ainsi que de Günter Pichler, primarius du quatuor Alban Berg.
Concerts et enregistrements - entre autres au Wiener Konzerthaus, à la Wiener Musikverein, à la Bösendorfersaal, la salle Flagey à Bruxelles, au Conservatoire Liszt de Budapest, à l’Arturo Benedetti Michelangeli Hall, au Kaufman Hall New York, à l’Oriental Art Center de Shanghai, au Rose Theater Hall à Fuji au Japon -, sont les témoins de sa grande activité artistique.
Tamara Atschba, membre de l’International Academy of Performing Arts and Sciences, est souvent l’invitée de festivals, donne des Masterclasses et participe en tant que membre du jury à des concours internationaux.
Elle affirme de remarquables qualités de pédagogue. Depuis 1995, elle enseigne à l’Université de Musique et d’Arts de la Scène de Vienne, au Conservatoire Prayner de 2012 à 2020 et au Conservatoire Schubert de Vienne depuis l’automne 2020.
Un « talent rare », une « grande maîtrise technique » et « surtout une profonde et remarquable personnalité musicale. », ainsi Dora Schwarzberg évoque-t-elle la violoniste Louise Chisson. Formée à Bordeaux dès l’âge de quatre ans par le grand professeur Robert Papavrami, elle poursuit ses études avec la célèbre violoniste Dora Schwarzberg à l’Université de Musique et d’Arts de la Scène de Vienne, où elle reçoit son Master-Degree à l’unanimité avec les félicitations du jury, puis le grand Prix d’Honneur de l’Université.
Habituée à la scène depuis son plus jeune âge, elle se produit en soliste avec, entre autres, les Solistes Moscou-Montpellier, l’Ukraine National Symphony Orchestra, l’Orchestre d’Auvergne, l’Orchestre de Chambre de Toulouse, la Kammerphilharmonie de Salzbourg et l’Orchestre Philharmonique de Prague. Invitée dans de nombreux festivals, Louise travaille avec des musiciens tels Isaac Stern, Maya Glesarova, Tedi Papavrami, Augustin Dumay, Wolfgang Marschner et Ana Chumachenco.
Elle se distingue par un choix de programmes audacieux, notamment lors de récitals en solo avec les 24 Caprices de Paganini, les sonates d’Ysaye, de Bach et de Prokofiev, et par ses interprétations des concertos de Mozart, Beethoven, Brahms, Prokofiev, Paganini et Bartók.
En 2013, elle devient premier violon du quatuor à cordes Ensemble LUX. Professeure au Conservatoire Prayner de Vienne de 2015 à 2020, elle enseigne depuis la rentrée 2020 au Conservatoire Franz Schubert.